LIBRE COURS A L'ENCRE NOIRE

Le bœuf dans notre société (petite réflexion suite aux attentats...)

 

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Quand je vois un homme applaudir la police et l’armée, je vois un malade remercier avec le sourire le médecin qui lui fait une saignée…

 

Face à la violence, l’homme se réunit derrière une autre violence. Il devient lui-même aussi barbare que ses assaillants… un besoin de sang sur les mains, d’une odeur d’hémoglobine dans la bouche. Le journaliste aux côtés des forces de l’ordre, à la recherche de l’image choc, de la mort en directe, ne risque sa vie que pour satisfaire le besoin de chairs fraîches d’une population.

“Vengeance ! crie-t-elle. Vengeance !”

Et elle lève le poing comme si la mort des “méchants” pouvait ramener les disparus et faire se tarir la source lacrymale des proches des victimes.

Est-ce une réaction qui élève l’humain ? Qui le rend digne et respectable ?

 

Suis-je en train de dire qu’il faut laisser les terroristes en liberté, ne pas leur faire la chasse ? Non, bien sûr.

Mais nos dirigeants (vous savez, ces gens qui disent travailler pour les français, qui se dévouent corps et âmes pour notre bonheur mais qui ne sont que des êtres corrompus de privilèges et éloignés des réalités de la vraie vie)... je reprends après cette longue parenthèse : mais nos dirigeants, les premiers à mettre des psychologues à la disposition des personnes choquées après un drame, offrent à toute une population le nécessaire pour faire monter la psychose.

Pensez-vous que les journalistes recherchent notre bien en déversant sans aucun filtre, sur une multitudes de chaînes de télé, pendant des dizaines d’heures, des images de fusillades, d’explosions, de sirènes d’ambulance et de groupes d’assauts en pleine action…? Si les journalistes étaient bouchers, ils vous obligeraient à regarder la mise à mort et la découpe d’un bœuf avant d’accepter de vous vendre un steak…

 

Et surtout, il faut en parler aux enfants ! Voilà ce que l’on entend dans les médias. Il faut expliquer ce qu’il se passe, ne pas laisser d’idées floues se développer dans les cerveaux...

Pourquoi pas… remplacer le profond mensonge de Noël porté par le christianisme et la société de consommation par la vérité des attentats... histoire que les enfants partagent les peurs de leurs parents ?

Le bonheur vient du partage ! Enfin, voilà du bonheur !… ou pas.

J’espère qu’ensuite ces “professionnels” de pédopsychologie (que je distingue des pédopsychologues) nous aideront à expliquer à nos enfants pourquoi le jouet qu’ils ont reçu à Noël a été fabriqué sur une chaîne de production à l’autre bout de la terre par des enfants du même âge que le leurs, et pourquoi la planète entière parle des attentats de Paris alors que personne ne parle, par exemple, de l’attentat survenu hier au Nigeria, 30 morts sur un marché, portant la marque de Boko Haram...

A quand les couleurs du Nigéria sur la tour Eiffel ? Il est vrai que si l’on faisait cela pour chaque attentat dans ce pays africain notre fameuse tour n’offrirait que rarement sa véritable peinture…

Je suis les méthodes conseillées : depuis, mon fils a toujours près de son assiette une feuille de papier blanche et des crayons de couleur pour qu’une fois son steak fini il puisse évacuer sa culpabilité de l’assassinat du bœuf, sa responsabilité dans cette souffrance animale et sa complicité dans le drame qu’a dû vivre sa famille...

 

Mais les terroristes non plus ne veulent pas notre bonheur ?

Non, bien sûr.

Mais je ne suis pas sûr qu’un homme sous perfusion d’images de guerre urbaine soit heureux. Je ne suis pas sûr qu’une femme qui écrit que “les migrants ne fuient pas la guerre mais la propagent avec eux” soit heureuse.

Les réactions des deux manipulateurs que sont les politiques et les médias offrent une large victoire aux terroristes : on ne parle plus que d’eux ! Il ne se passe plus rien dans le monde, tous les regards sont tournés vers l’état islamique… parce qu’il n’y a que ça à la télé et que beaucoup sont incapables d’éteindre cette boite lessiveuse de cerveaux…

… et l’homme est malheureux… il réclame des policiers et des militaires autour de lui… il a besoin de chefs, il a besoin de Dieux... comme si notre fameux bœuf nécessitait la vision d’un abattoir au bout de son champ pour pouvoir brouter sereinement !

 

 

 

 



18/11/2015
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