LIBRE COURS A L'ENCRE NOIRE

5 mns à perdre...

 

En ce temps là, la terre n’était qu’un unique pays. Des centaines de langues différentes, des couleurs de peau et des modes de vie par milliers cohabitaient avec un seul conseil pour gouverner. Cette assemblée toute puissante s’appelait “Les Têtes”. Les plus grands spécialistes dans tous les domaines discutaient des heures entières des meilleurs orientations pour la planète Terre. Des discours à rallonge, des joutes oratoires sans fin… voilà ce qu’était le quotidien de ces hommes et femmes dans “Les Têtes”.

Tous les 10 ans, une grande élection était organisée entre les membres de “Les Têtes” pour désigner le chef suprême. Celui qui aurait la dure tâche de devoir trancher entre 2 opinions incapables de se départager si le cas devait se présenter. Il y avait toujours beaucoup de prétendants. Ils jouaient de leur persuasion pour gagner des voix, pour se voir suivi par une foule de partisans toujours plus dense capable de convaincre d’autres électeurs. Les boules de neige grossissaient jusqu'à englober les plus petites croisées sans hasard.

L’actuel président de “Les Têtes” s’appelait Veau. Ses ancêtres avaient tenu à garder ce nom hérité de sa condition paysanne lorsqu’il n’était qu’un serf attaché à une terre, au service de son seigneur. Ce temps était révolu, mais les traces de cette société injuste ne pouvaient être effacées de cette famille Veau, fière aujourd’hui d’être à la tête de l’assemblée dirigeante mondiale. Fier qu’un serf ait réussi à atteindre un tel sommet après des années de lutte contre l’injustice du hasard de la naissance.

Lorsque les candidats durent se désigner pour l’élection du chef de “Les Têtes”, un homme sûr de ses capacités se leva et se présenta. Il avait préparé son allocution, jusqu'à modifier légèrement son nom pour gommer sa consonance religieuse. Les dieux, les textes sacrés et autres divinités ne faisaient pas bon effet dans un monde où l’homme avait réussi à supprimer les frontières et les violences entre les peuples… violences principalement causées par les religions.

Ce candidat s’appelait Levy-Sion. Beaucoup trop typé pour être un candidat valable à un poste aussi important, il avait changé son nom en Levy-Zion et se présentait toujours comme athée. Il ne cessait de répéter qu’il avait surpassé ses croyances et y avait gagné sa liberté. Il fit  de cette victoire un argument : “je veux partager cette victoire et offrir au monde mon expérience. Je suis un homme et j’ai surpassé Dieu pour gagner le bonheur infini. Stop aux promesses divines, vive les réalisations humaines !”

Levy-Zion fut aimé facilement. Ses discours convainquirent rapidement et c’est avec une satisfaction sans limite que l’athée Lévy-Zion s’imposa dans “Les Têtes” à la place du serf Veau !

 

 



16/07/2015
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